Quand on se découvre des accointances écologiques et qu’on commence à changer son mode de vie, on est souvent tout foufous. Hyper enthousiastes, on voudrait que le monde entier fasse tout pareil que nous. On fait de la propagande pour que le raz de marée green se déverse sur le monde. On en parle au facteur le matin, aux collègues le midi. Même le chat a droit à son discours le samedi soir après quelques bières. On se surprend à rêver parfois d’une dictature écolo qui obligerait tout le monde à porter un panneau solaire dans le dos, bref, on s’emballe un peu.
Sauf que souvent, notre famille, nos amis, nos collègues et la multitude de personnes que l’on peut rencontrer ne sont pas forcément sur la même fréquence. Si ça se trouve, c’est le genre à brûler des pneus de tracteur sur la terrasse pour avoir chaud en plein hiver.
Alors oui, on a très envie que chaque petit humain nous comprenne. Qu’il nous soutienne et qu’il finisse par admettre qu’on a bien raison. Et qu’il adopte finalement des comportements environnemento-responsables.
Je vous explique comment s’y prendre gentiment. Sans être obligé de mettre un couteau à beurre sous la gorge des gens. Sans qu’ils finissent par rêver de vous balancer dans un ravin.
1. Douceur …
On ne convainc pas une personne en la traînant par les cheveux sur 12 kilomètres, en psalmodiant les 10 commandements écolos. On ne convainc pas une personne en lui faisant la liste exhaustive de toutes ses mauvaises habitudes écologiques, et en lui jetant des cailloux dans les yeux parce qu’elle est vilaine, vilaine, vilaine.
2 … et pédagogie
Les gens n’aiment pas qu’on leur dise ce qu’ils doivent faire. Ça doit remonter à l’enfance, et aux “Range ta chambre” toujours pas digérés. Du coup, c’est vraiment contre productif d’essayer de contraindre autrui à un geste écolo.
Avec un peu de fine pédagogie, on arrive à de biens meilleurs résultats. Expliquez plutôt pourquoi vous faites telle ou telle chose pour protéger l’environnement. Ne dites pas pourquoi les autres devraient faire quelque chose, juste pourquoi vous choisissez de le faire. C’est une bien meilleure façon de commencer les conversations, et de semer les graines du changement. Les gens ne sont pas toujours prêts. Ils ont besoin de trouver leur chemin et d’arriver à leurs propres conclusions, sans que vous leur mettiez un flingue sur la tempe pour qu’ils arrêtent d’acheter du “Killit Tang”.
3. Patience & longueur de temps font plus que force ni que rage.
L’évolution des mentalités et des habitudes, ça prend du temps. Et le temps est de votre côté : pendant que vous continuez votre bonhomme de chemin en montrant l’exemple, les gens vous regardent du coin de l’œil, et commencent peut-être à se dire qu’ils pourraient faire comme vous.
4. Quand c’est foutu, c’est foutu.
Parfois, les gens ne seront jamais convaincus. Vous pourrez partager, encourager et vous rouler par terre, ils ne bougeront pas d’un iota, et continueront à vomir votre fibre écolo. Si vous avez devant vous un spécimen qui s’inscrit fermement dans cette catégorie, brisez-lui la nuque, n’explosez pas indéfiniment votre quota d’énergie et de frustration, laissez-le retourner dans son bocal avec ses congénères bornés vaquer à ses occupations.
5. Vous n’êtes pas seuls.
Il existe une foultitude de Clubs des Écolos Anonymes. L’internet est vaste et regorge de gens tout pareils que vous, de communautés toutes plus “bio” les unes que les autres. Alors quand vous fatiguez légèrement, allez donc vous ressourcer auprès de vos semblables, qui partagent vos idées et vos convictions.
6. L’indulgence
Prenez ma fabuleuse moitié, par exemple. Il a du mal avec certains de mes principes écolos. Dois-je pour autant l’étouffer avec le trente septième sac à courses qu’il ramènera parce qu’il n’est pas fichu d’en prévoir UN SEUL dans son coffre avant d’aller faire des emplettes ? Je ne pense pas, non. Même si j’en ai parfois un peu envie. A vrai dire, je ne l’ai pas choisi pour son impressionnante capacité à se rappeler d’un foutu sac réutilisable. Ça aurait été profondément stupide, vu qu’il peine déjà à se souvenir où sont ses clés de voiture à peu près tous les matins. Quand vous partagez des valeurs communes avec quelqu’un, que vous priorisez globalement les mêmes choses et que vous vous souciez des mêmes choses, il n’est pas forcément nécessaire que la façon dont les évènements du quotidien se déroulent soit parfaitement raccord avec tous vos grands principes.
2 commentaires
Beau texte, empreint de philosophie ! Merci !
Xavier
Merci Laura, j'adoore !!!
Hortin